Comment la caméra thermique rend la chasse au frelon asiatique « infaillible » (Même quand les feuilles cachent tout) !
L’été, les nids de frelons asiatiques sont presque indétectables, cachés dans les feuillages. Une technologie infrarouge, jusqu’ici réservée à certains usages professionnels, change la donne en permettant de localiser les nids invisibles à l’œil nu. Une avancée prometteuse pour améliorer la détection et la sécurité des interventions.
Le frelon asiatique (Vespa velutina), ce prédateur implacable, a longtemps bénéficié d’un camouflage parfait. Ses nids primaires étaient souvent repérés en début de saison dans des endroits proches des activités humaines (rebords de fenêtre, cabanes de jardin).
Les nids secondaires restent le plus souvent invisibles dans les feuillages jusqu’au début de l’automne et la chute des feuilles, lorsque les colonies atteignent une taille critique. Il ne reste alors qu’uns courte fenêtre de temps pour les éliminer avant la naissance et la dissémination des futures reines.
Mais cette ère d’impunité touche à sa fin grâce à une innovation technologique inattendue : le Monoculaire de Vision Thermique.
ALLO FRELONS décrypte l’outil et la méthode.
Cette nouvelle approche, quasi-« infaillible » pour repérer les nids actifs, utilise le rayonnement infrarouge pour démasquer la menace, même lorsque les feuilles des arbres sont encore denses. La lutte contre la propagation du frelon asiatique vient d’entrer dans une nouvelle dimension : celle de la détection préventive.
Références scientifiques
Ce que dit la littérature sur la détection thermique des nids
L’imagerie thermique a été évaluée dans une étude expérimentale sur Vespa velutina, montrant que les nids actifs peuvent être détectés par thermographie, avec une efficacité très dépendante des conditions d’observation.
Étude de référence (accès libre)
Résultats clés (à retenir)
- Tous les nids testés étaient détectables en imagerie thermique (conditions contrôlées).
- Le contraste thermique est maximal avant le lever du soleil, surtout sans canopée.
- La détection peut être possible jusqu’à ~30 m dans certains cas, mais elle est meilleure à courte distance (et dépend de la résolution du capteur).
- Quand la température ambiante augmente, la détectabilité du nid diminue (contraste plus faible).
Lecture terrain (à ne pas négliger)
Ces résultats confirment l’intérêt de la thermographie pour une détection préventive (avant la phase reproductive). En pratique, les meilleures performances sont obtenues quand le signal thermique est le plus “lisible” : hors ensoleillement direct et avec une méthode (distance, angle, densité du feuillage, interprétation des “points chauds”).
À retenir : la thermographie est un outil crédible, mais pas magique : elle devient redoutablement efficace quand elle est utilisée avec un protocole adapté.
D’autres méthodes de détection préventives existent. Notamment le suivi radiométrique des frelons jusqu’à leur nid.
La chaleur du nid : L’élément révélateur
L’efficacité spectaculaire de cette méthode repose sur une donnée biologique simple mais cruciale : l’activité constante du nid des frelons asiatiques maintient une température interne élevée. Ce contraste thermique, indétectable à l’œil nu, est capturé instantanément par la caméra thermique.

Les frelons asiatiques régulent activement la température de leur nid, maintenue autour de 28 à 30 °C. Ce fonctionnement biologique crée un contraste thermique exploitable, capté par les caméras infrarouges lorsque les conditions sont favorables.
M. Denis Jolivet, l’un des premiers utilisateurs à avoir formalisé cette approche, le confirme avec une intensité presque poétique :
Le nid de frelon reste chaud et la nuit il ressort dans les arbres comme un phare !
L’appareil utilisé est un Monoculaire de Vision Thermique tel que le HIKMICRO Falcon FH35 (ou un modèle similaire regardant entre 8 et 14 µm de longueur d’onde). Ces appareils sont dotés d’un capteur thermique haute résolution (comme 384 x 288 pixels) et affichent l’image en utilisant des palettes de couleurs (comme le Blanc chaud ou le Noir chaud), où le nid actif apparaît comme une signature incandescente au milieu de la masse végétale froide.

Les clichés capturés par cette technologie sont la preuve irréfutable de son avantage. Ce qui semble être une masse de feuillage sombre devient, en vision thermique, un point lumineux et évident.

Ces images, capturées par un monoculaire de vision thermique, montrent un nid actif (le point blanc et chaud) facilement identifiable à travers le feuillage, une détection impossible avec les méthodes traditionnelles.
Comme toute technologie de détection, l’imagerie thermique dépend fortement des conditions environnementales (température ambiante, couverture végétale, distance d’observation). Son efficacité maximale repose sur une lecture experte des signaux thermiques.
Le changement de stratégie : Détection précoce dès juillet
Jusqu’à présent, la lutte se faisait souvent dans l’urgence, en fin de saison. Grâce à l’imagerie thermique, les professionnels de la désinsectisation (comme ceux qui se sont montrés intéressés par cette découverte) peuvent désormais agir en amont, ciblant les jeunes nids secondaires dès les premiers signes d’activité, soit dès juillet et août. C’est en effet en été que les frelons migrent du nid primaire au nid secondaire, souvent dans les houppiers des arbres.
Le Monoculaire de Vision Thermique HIKMICRO Falcon FH35, appareil utilisé par Denis Jolivet, offre une portée de détection maximale allant jusqu’à 1800 mètres et une autonomie pouvant atteindre 7 heures par batterie remplaçable, rendant les tournées de détection nocturnes efficaces et précises. Ce monoculaire est conçu pour révéler les détails cachés et permettre la reconnaissance de détails grâce à sa haute sensibilité thermique (inférieure à 20 mK).
En détectant et en neutralisant ces nids précocement, on évite la multiplication exponentielle des colonies et la dissémination de nouvelles reines. Cette capacité à donner aux professionnels une « longueur d’avance » est la véritable révolution.
Vers une collaboration gagnant-gagnant
L’adoption généralisée de cette technologie ouvre la voie à de nouveaux modèles de travail : des équipes de détection spécialisées pourraient être formées et rémunérées par les entreprises de destruction de nids ou les collectivités. La caméra thermique, qu’elle soit un modèle FH35 vendu aux alentours de 1800 € ou un autre monoculaire thermique portable, devient ainsi un investissement essentiel pour la protection de la biodiversité.
Les travaux scientifiques montrent que l’absence de rayonnement solaire direct et un gradient thermique marqué sont déterminants. En pratique, ces conditions peuvent être réunies à l’aube… mais aussi lors de prospections nocturnes ciblées, lorsque la végétation et l’environnement ne parasitent pas la lecture thermique.
La lutte contre le frelon asiatique n’est plus une réaction tardive, mais une stratégie proactive et technologique. L’ère de la détection « infaillible » est arrivée ou on s’en approche enfin.
Dernière modification le décembre 15, 2025 par Castagné Guillaume
